Le contrôle des contaminants chimiques est determinant pour la sécurité des aliments, mais comment s'y retrouver ? Quelles substances chimiques prendre en compte pour faire ses propres études de risques ?
Sommaire :
1) Que sont les contaminants chimiques des aliments ?
2) Les contaminants chimiques d'origine naturelle
3) Les contaminants chimiques environnementaux
4) Contaminants de procédés alimentaires : les composés "Neo-Formés" (NFC)
7) Comment gérer facilement les plans de contrôle et de surveillance ?
Dans l'industrie agroalimentaire, le contrôle et la détection des contaminants chimiques sont d'une importance capitale. Leur introduction dans la chaine alimentaire peut se faire à différents stades. Avec l'avènement de nouvelles techniques d'analyses toujours plus perfectionnées, la capacité à "voir" et identifier une gamme étendue de contaminants s'est considérablement améliorée.
La réglementation, telle que le Règlement (UE) 2023/915 , les recommandations de L'EFSA, ainsi que les que les données toxicologiques évoluent en parallèle pour s'aligner sur les avancées technologiques.
Comment s'y retrouver ? Comment classer ces contaminants pour faire ses propres études de risques ?
Les contaminants chimiques des aliments sont des substances indésirables qui sont potentiellement présentes dans les produits alimentaires et qui présentent des effets néfastes ou toxiques sur la santé humaine et/ou animale, ces composés peuvent être synthétiques ou naturels.
Lorsque les contaminations ne sont pas intentionnelles, les contaminants chimiques ont deux origines :
Ces contaminants peuvent être retrouvés à différentes concentrations dans les aliments, et leur présence peut être due à de nombreux facteurs tels que la pollution de l'air, de l'eau ou du sol, l'utilisation de produits chimiques agricoles, l'utilisation de matériaux d'emballage non adaptés, ainsi que des pratiques de transformation et de manipulation inappropriées.
Par conséquent, il faut faire entrer dans l'étude des risques une évaluation précise des matières premières : leur origine, leur mode de culture, de traitement, de transformation, de stockage, car les matières premières peuvent cumuler plusieurs contaminants à différents stades, et que par défaut on les maitrise souvent moins bien. Il faut également évaluer l'impact des procédés sur les produits finis car ils peuvent être responsables de l'apparition d'autres composés chimiques : les néo-formés.
Voici une liste de quelques substances chimiques à connaitre et qui peuvent contaminer les produits alimentaires.
Bien que leur origine soit naturelle, ces composés restent des substances chimiques qui peuvent être extremement toxiques pour l'homme ou l'animal. La nature, en effet, engendre aussi ses propres "produits chimiques", les toxines naturelles par exemple agissent souvent en tant que mécanismes de défense chez certaines plantes, algues, champignons ou bactéries d'ailleurs.
À la différence d'autres contaminants introduits dans la chaîne alimentaire par l'activité humaine, un grand nombre de ces toxines se trouvent naturellement dans certains types d'aliments.
💡 Certaines des substances chimiques les plus toxiques connus à ce jour sont d'origine naturelle. Parmi eux, on peut mentionner la toxine botulique, la ricine ou encore la tétrodotoxine !
On retrouve des milliers de substances chimiques présentes dans la nature et qui n'ont pas une origine humaine. Même si il existe des métaux lourds présents de manière naturelle dans certains sols par exemple, la plupart des contaminants chimiques naturels sont parfois improprement appelés des toxines et sont générés par le monde végétal et animal.
Toxines ** | Origine | Exemples |
Phyto-toxines | Plantes |
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Myco-toxines | Moisissures |
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Phyco-toxines (Biotoxines marines) | Algues |
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Cyano-toxines | Micro-algues / cyanobactéries |
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Toxines fongiques | Champignons supérieurs |
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Bactério-toxines | Bactéries |
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Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (APs) sont des composés chimiques naturels produits par certaines plantes, ils agissent comme mécanisme de défense pour se défendre contre les insectes herbivores. Ces alcaloîdes peuvent contaminer la chaîne alimentaire de plusieurs manières : par l'utilisation directe de plantes contenant des APs, par la contamination de cultures alimentaires lors de la culture et de la récolte, par l'alimentation des animaux d'élevage avec des plantes contaminées, et par des produits de la ruche comme le miel lorsque les abeilles collectent du pollen de ces plantes. Certaines des molécules constituants la grande famille des alcaloïdes pyrrolyzidinniques sont génotoxiques et cancérigènes.
Les différentes industries qui utilisent des ingrédients botaniques doivent mettre en place des mesures sticts pour contrôler et maitriser ces risques.
Les alcaloïdes pyrrolizidiniques (APs) sont notamment règlementés en Europe : Règlement (UE) 2023/915
Les alcaloides tropaniques (AT) sont une classe d'alcaloïdes métabolisés par certaines plantes comme les solanacées utilisées couramment en alimentation humaine ( tomate, aubergines, pommes de terre) mais certaines plantes peuvent être extrêmement toxiques comme la belladone, ou encore la datura. Les principaux alcaloïdes tropaniques sont l'atropine, hyoscyamine, scopolamine. Dans l'industrie alimentaire, le risque de contaminantion reste la présence inopinée de certaines plantes lors des récoltes.
Les contaminants environnementaux sont des substances chimiques présentes dans l'environnement qui contaminent les aliments à différents stades . Ces substances ont diverses sources, telles que les activités industrielles, les traitements phytosanitaires (Pesticides) , les déchets, les émissions atmosphériques et les rejets d'eaux usées.
Les contaminants environnementaux comprennent une vaste gamme de substances : pesticides, les dioxines & furanes, PCB (polychlorobiphényles), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), PFAS etc..
Ces substances sont malheureusement assez bien connus et elles présentent des risques graves pour la santé humaine, (Perturbateurs endocriniens, cangérigènes, mutagènes, reprotoxiques etc..)
Les métaux lourds que l'on tend de plus en plus a nommer "éléments traces métalliques (ETM)" ou "éléments traces" sont des contaminants chimiques couramment présents dans les aliments. Ces substances, toxiques à partir d'un certain seuil, peuvent provenir de diverses sources, notamment de l'industrie, de l'agriculture, de l'environnement naturel et de l'utilisation de matériaux de contact alimentaire.
Les métaux lourds sont particulièrement préoccupants en raison de leur potentiel d'accumulation dans les tissus des organismes vivants.
L'alimentation reste la première voie d'exposition aux métaux lourds :
Au niveau Européen les "métaux lourds" ou "éléments traces métalliques" sont règlementées dans des denrées alimentaires spécifiques.
La convention de Stockholm en fait la définition suivante :
Les polluants organiques persistants (POPs) sont des substances chimiques organiques. Ils possèdent une combinaison particulière de propriétés physiques et chimiques de telle sorte que, une fois rejetés dans l’environnement, ils sont :La plupart des POPs sont des composés halogénés et les fortes liaisons chimiques qui lient les atomes de carbone aux atomes de Chlore, de Brome ou de fluor les rendent extêmement stables et dangereux .
Tous les POPs peuvent contaminer les denrées alimentaires, mais tous les contaminants chimiques alimentaires ne sont pas des POPs !
Par exemple, certains pesticides sont indésirables au-delà de certains seuils règlementaires dans les produits alimentaires, mais cela ne fait pas forcément d'eux des POPs.
De par leur nature et la prévalence dans l'environnement, les POPS regroupent à eux-seuls une partie importante des familles de contaminants chimiques les plus dangereux :
Autrement appelée les PCDD/F : PolyChloroDibenzoDioxines et PolyChloroDibenzoFuranes
Les dioxines et les furanes sont des organochlorés, ils forment un groupe de composés chimiques connus pour leur persistance dans l'environnement et leurs risques pour la santé. Les dioxines et furanes sont principalement des sous-produits formés lors de combustion en présence de Chlore. Ces composés se caractérisent par leurs structures fortement chlorées qui contribuent à leur stabilité et longévité dans l'environnement.
Les PCDD/F sont règlementées sur certains produits.
Les substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) ont une famille de composés chimiques synthétiques qui inclut le PFOA (acide perfluorooctanoïque), le PFOS (sulfonate de perfluorooctane) et d'autres composés similaires. Ces substances (> 4000 molécules) sont caractérisées par des liaisons carbone-fluor extrêmement fortes, ce qui les rend résistantes à la dégradation et persistantes dans l'environnement, les PFAS sont souvent appelées "Polluants éternels" pour cette raison.
Les hydrocarbures aromatiques polycycliques sont une classe d'une centaine de composés organiques composés de plusieurs cycles phénoliques fusionnés. Ils sont principalement formés par la combustion incomplète de matières organiques, y compris les combustibles fossiles. Les HAP sont connus pour leur persistance dans l'environnement et leur toxicité.
Le plus dangereux et le plus connu est le Benzo(a)pyrène, bien qu'il existe un nombre important de HAP dont le naphtalène, la règlementation Européenne impose le contrôle de 4 HAP : Benzo(a)pyrène, Benzo(a)anthracene, Benzo(b)Fluoranthene et Chrysène. Beaucoup de laboratoires proposent des screenings qui vont au delà de ces 4 principaux HAP
Aussi appelés OCP (Organochlorine pesticides) , ces organochlorés sont un groupe de composés chimiques synthétiques utilisés comme pesticides. Massivement employés à la fin de la guerre, ils ont progressivement étés interdits au cours des années 80/90 . Ils se caractérisent par leur structure chlorée et leur caractère fortement lipohile leur confère une longue persistance dans l'environnement et une forte capacité à s'accumuler dans la chaine alimentaire.
Bien qu'interdits, on peut encore les retrouver en Europe dans beaucoup de produits d'importation.
Les polychlorobiphényles (PCB) sont des composés chimiques chlorés, autrefois couramment utilisés dans les équipements électriques pour leurs propriétés diélectriques et thermiques. Ils sont chimiquement très proches des PCCD/F, on les analyse d'ailleurs souvent avec les dioxines et furanes. Il existe 209 congénères.
Les retardateurs de flamme bromés dont font partie les PBDE (polybromodiphényléthers) sont une classe de composés chimiques bromés utilisés comme retardateurs de flamme dans divers produits, notamment les plastiques, les textiles et les appareils électroniques.
Leur caractère lipophile les rend très préoccupants car ils entrent facilement dans la chaine alimentaire et présentent des effets néfastes sur la santé humaine, notamment en tant que perturbateurs endocriniens et cancérigènes.
Retardateurs de Flamme Bromés (RFB)
PBDE : polybromodiphényléthers :
Un contaminant de procédé est une substance qui n'est pas intentionnellement ajoutée aux aliments, mais qui se forme au cours des procédés de production ou de transformation alimentaire.
On appelle aussi ces substances des "néo-formés" (NFC). L'ensemble de ces composés peuvent naître de réactions chimiques entre les ingrédients eux-mêmes dans certaines conditions ou résultent de la dégradation thermique et/ou de l'altération de certains composants alimentaires (dont certains additifs ex : nitrites) Ces contaminants sont toxiques et impactent la qualité sanitaire des aliments.
La formation des composés néo-formés est complexe est dépendante du type de matrice : teneur en Aw, pH, teneur en sucres, protéines, acides aminés et du procédé : mode de cuisson, température, temps, pression etc..
C'est le couple Matrice-Procédé qui détermine l'apparition des composés à surveiller.
Une première étape pourrait consister à lister les composés à rechercher en fonction du risque lié au procédé :
Type de procédés ** | Composés Néo-Formés (NFC) |
Procédés thermiques |
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Procédés de fermentations |
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Procédés de conservation ou additifs |
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Procédés de traitement par voie acide ou alcaline |
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Raffinage par hydrogénation des huiles |
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Acrylamide : Se forme dans les aliments riches en amidon lors de la cuisson à haute température (friture, grillage, rôtissage). Il apparait lors de la réaction de Maillard qui implique des sucres et des acides aminés comme l'asparagine. Les aliments qui peuvent être concernés sont la pomme de terre (frites, chips), les céréales, les cafés torréfiés etc. La teneur en acrylamide est règlementée au niveau Européen dans certaines denrées alimentaires:
Amines Biogènes : Les amines biogènes sont des composés azotés formés par action enzymatique sur des acides aminés libres lors de certains procédés de fermentation. Parmi les amines biogènes les plus connues, on trouve l'histamine, la tyramine, la putrescine et la cadavérine.
Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) : Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques, plus connus sous l'acronyme HAP, sont des composés chimiques formés principalement lors de la cuisson à des températures élevées comme dans les processus de fumage, ou de cuisson au barbecue. Ils sont générés soit par combustion incomplète des combustibles (Charbon, fumées), soit par pyrolise des matières organiques. Ces substances se retrouvent dans divers aliments comme les viandes grillées, les poissons fumés, et certains produits céréaliers. Il existe une centaine de composés identifiés mais les plus toxiques et les plus règlementés sont : Benzo(a)pyrène, Benzo(a)anthracene, Benzo(b)Fluoranthene et Chrysène
Nitrosamines (N-nitrosés et N-nitrosamides) : Les nitrosamines sont des composés chimiques génotoxiques, très probablement cancérigènes. Elles se forment principalement par la réaction chimique entre des nitrites, utilisés comme conservateurs alimentaires, et des amines naturellement présentes dans les aliments. Bien que les produits de charcuterie, de viande et de salaison soient les principaux vecteurs, les nitrosamines peuvent aussi apparaitre dans les boissons alcoolisées , les produits laitiers, la bière.
Les amines aromatiques hétérocycliques (AAHs) : ces composés se forment lors de la cuisson des protéines animales (viande rouge, poisson, volaille) notamment à partir des acides aminés : tryptophane et acide glutamique, il existe deux grandes familles de AAHs :
Les AAHs thermiques se forment dans des conditions standard de cuisson, alors que les pyrolitiques seforment à des températures beaucoup plus élévées > 250°C. Bon nombre de ces composés sont possiblement et probablement cancérigènes : MeIQ, MeIQx, IQx, 4,8- DiMeIQx, PhIP, AαC, MeAαC, Trp-P-1, Trp-P-2 et Glu-P-1
3-MCPD, 2 MCPD et les esters de glycidol (EG) : Le 3-monochloropropane 1.2 diol et ses dérivés, les esters de 3-MCPD, se forment lors de l'hydrolise de protéines végétales. On les retrouvent dans divers aliments transformés notamment dans certaines huiles et graisses végétales comme l'huile de palme par exemple, lors des étapes de raffinage. Le 3-MCPD et ses esters sont règlementées au niveau Européen : CE 2029/915
Hydroxyméthylfurfural (HMF) ou 5-(hydroxyméthyl)furfural : c'est un composé de dégradation des sucres s'opérant dans certaines conditions, on peut le retrouver dans les produits ayant subi des traitements thermiques, il est particulièrement recherché dans le miel dont les faibles teneurs en garantissent la qualité. Il peut être aussi recherché dans les jus de fruits, confitures.
4-méthylimidazole (4-MEI) : c'est un sous produit qui peut se former lors de la cuisson des aliments (ex: torréfaction café) mais il est surtout connu comme étant un sous-produit des colorants caramel.
Carbamate d'éthyle : Le carbamate d'éthyle, fréquemment trouvé dans les aliments fermentés comme le pain et le yaourt, ainsi que dans les boissons alcoolisées, il résulte de la fermentation naturelle. Particulièrement concentré dans les distillats de fruits à noyau, sa formation implique des substances telles que le cyanure d'hydrogène, l'urée, la citrulline. Ce composé est considéré comme potentiellement cancérogène par le Centre international de recherche sur le cancer.
Chlorates : Les chlorates sont des oxydants chimiques puissants utilisés autrefois comme pesticides et produits biocides, ils sont désormais interdits dans de nombreux pays, y compris au sein de l'UE depuis 2010. Principalement présents dans l'eau potable en tant que sous-produit du traitement au chlore, ils peuvent également contaminer les aliments traités à l'eau chlorée ou via des résidus de désinfectants. Les fruits, légumes peuvent être régulièrement touchés. La toxicité du chlorate ingéré est particulièrement préoccupante pour la glande thyroïde, notamment chez les populations carencées en iode. Les réglementations de l'UE surveillent les niveaux de chlorate dans les aliments, en particulier pour les produits destinés aux jeunes.
Perchlorate: Le perchlorate, contrairement au chlorate, peut être présent naturellement dans l'environnement, mais son apparition est principalement due à l'activité humaine, notamment l'utilisation d'engrais et de produits industriels. Il a été détecté dans divers aliments, notamment les légumes, les fruits, les produits laitiers et les boissons. Comme le chlorate, il perturbe l'absorption d'iode par la thyroïde et est également considéré comme un potentiel cancérigène. Des réglementations de l'UE ont été établies pour limiter sa présence dans les aliments, en particulier dans les produits à base de légumes et les produits laitiers.
Les matériaux au contact des denrées alimentaires (MCDA) peuvent être une source de contamination chimique dans les aliments. Ces contaminants proviennent des matériaux utilisés pour fabriquer les emballages alimentaires, les ustensiles de cuisine, les revêtements de surface et autres produits en contact direct ou indirecte avec les aliments.
L'objectif est de faire en sorte que cesmatériaux en contact direct ou indirecte avec les aliments soient suffisamment inertes pour ne pas céder de composants par des phénomènes de migration par exemple.
La règlementation qui encadre les matériaux aptes au contact alimentaire est extrêmement stricte, complexe et nécessite souvent l'intervention de spécialistes pour travailler sur plusieurs axes : Les matériaux, le règlementaire et l'analytique.
Les tests a effectuer dépendent du type d'emballage, de conditionnement ou de matériaux entrant en contact directe ou indirecte avec l'aliment par exemple : papier, cartons, plastiques, alliages, revêtements de surface. De ce fait, la liste des substances à rechercher va de pair avec le type de matériau et sa composition. Ainsi les déclarations des fabricants est primordiale.
Même si les risques peuvent être maitrisés en interne, il n'est pas rare que les problèmes concernent les matières premières alimentaires réceptionnées.
La liste est trop exhaustive**, mais néanmoins, quelques composés peuvent être retrouvés (ou du moins recherchés !) dans certains produits alimentaires.
Les microplastiques sont de minuscules particules de plastique mesurant moins de 5 mm de diamètre. Ils sont omniprésents dans l'environnement, et formés à partir de la dégradation de matières plastiques dans l'environnement. Ils peuvent contaminer les aliments de diverses manières. Les microplastiques sont préoccupants en raison de leur persistance dans l'environnement et de leur capacité potentielle à absorber et transporter d'autres contaminants chimiques. Parmi les plus "représentés" : le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP), le polytéréphtalate d’éthylène (PET), le chlorure de polyvinyle (PVC).
Bien qu'il n'existe pas encore de réglementation spécifique pour les microplastiques dans les aliments en Europe, l'EFSA surveille de près cette problématique émergente.
Plusieurs techniques analytiques se sont révélées efficaces pour détecter les nanoplastiques :
Spectroscopie Raman
La spectroscopie Raman est particulièrement prometteuse pour la détection des nanoplastiques. Une équipe de l'Université technique de Vienne a développé une méthode basée sur ce principe qui permet de :
Cette technique utilise des faisceaux laser et une grille d'or pour amplifier le signal, ce qui la rend beaucoup plus rapide et sensible que les méthodes conventionnelles
Spectroscopie infrarouge
La microscopie FT-IR (spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier) est également utilisée pour l'analyse des microplastiques et nanoplastiques
Pyrolyse couplée à la chromatographie en phase gazeuse et spectrométrie de masse (Py-GC/MS)
Cette technique permet d'identifier et de quantifier les différents types de polymères présents dans les échantillons
Techniques microscopiques
La microscopie électronique à balayage (MEB) est utilisée pour la recherche et la caractérisation des microplastiques et nanoplastiques
Techniques émergentes
Des recherches sont en cours pour développer de nouvelles méthodes combinant :
Il est important de noter que la détection des nanoplastiques reste un défi en raison de leur taille extrêmement petite. Les techniques les plus efficaces combinent souvent plusieurs approches analytiques pour obtenir des résultats fiables et précis.
Les nanomatériaux sont des matériaux dont au moins une dimension est à l'échelle nanométrique (généralement entre 1 et 100 nanomètres). Dans l'industrie alimentaire, ils peuvent être utilisés intentionnellement comme additifs ou peuvent contaminer les aliments de manière non intentionnelle. Leur petite taille leur confère des propriétés uniques, mais soulève également des inquiétudes quant à leur sécurité.
En Europe, le règlement (UE) 2015/2283 relatif aux nouveaux aliments exige une évaluation de sécurité spécifique pour les nanomatériaux utilisés dans les aliments
Spectroscopie Raman
Cette technique permet une détection rapide et précise des nanomatériaux. Elle utilise un faisceau laser pour faire vibrer les molécules et analyser la lumière réémise, permettant d'identifier la composition chimique des nanoparticules
Spectroscopie infrarouge
La spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (FT-IR) est également utilisée pour l'analyse des nanomatériaux dans les aliments
Techniques microscopiques
Microscopie électronique à balayage (MEB)
Le MEB permet d'observer la taille, la forme et la distribution des nanoparticules avec une très haute résolution. Cette technique est particulièrement utile pour caractériser la morphologie des nanomatériaux
Techniques de spectrométrie de masse
ICP-MS et SP-ICP-MS
La spectrométrie de masse à plasma à couplage inductif (ICP-MS) et sa variante à particule unique (SP-ICP-MS) sont utilisées pour détecter et quantifier les nanoparticules métalliques dans les échantillons alimentaires
Autres techniques
Ces techniques permettent d'identifier, caractériser et quantifier les nanomatériaux dans les aliments, qu'ils soient ajoutés intentionnellement comme additifs ou présents de manière non intentionnelle. L'utilisation combinée de plusieurs de ces méthodes est souvent nécessaire pour obtenir une caractérisation complète des nanomatériaux dans les matrices alimentaires complexes.
Dans un secteur aussi critique que l'agroalimentaire, la mise en place d'un plan de surveillance efficace et facile à gérer est une obligation pour garantir la sécurité sanitaire des produits et se conformer aux réglementations en vigueur.
Voici quelques étapes clés pour optimiser ce processus.
La première étape consiste à identifier les contaminants chimiques pertinents pour vos produits et processus. Cela dépend de plusieurs facteurs, notamment le type de produit, le processus de fabrication, la provenance des matières premières, et les résultats des études de risques antérieures.
Priorisez les contaminants en fonction de leur toxicité, de leur probabilité d'occurrence et de la règlementation bien entendu !
Établissez des partenariats avec des laboratoires spécialisés pour effectuer des analyses de surveillance régulières. Ces laboratoires disposent d'une très grande expertise technique, scientifique et règlementaire. Certains laboratoires pourront aussi vous accompagner sur les risques inhérents aux différents process.
Une fois les dangers, les risques évalués en fonction de tous les facteurs précédents, positionnez un planning de surveillance périodique en fonction de tous ces paramètres, automatisez-le si vous gérez de nombreux fournisseurs de nombreuses matières différentes et qu'en plus vous avez des process de fabrication très spécifiques !
Un plan de surveillance n'est jamais statique. Revoyez et mettez à jour régulièrement votre plan en fonction de la veille scientifique, des changements réglementaires, des retours d'expérience et des résultats d'analyses !
Cela garantit que votre surveillance reste pertinente et efficace.
** ⚠️ Ces listes de contaminants chimiques dans les aliments n'est pas exhaustive et ne remplace pas une veille scientifique et réglementaire approfondie. Son objectif est uniquement informatif et vise à offrir une vue d'ensemble pour mieux comprendre cette thématique complexe. Les informations fournies sont sujettes à des mises à jour régulières en fonction des avancées scientifiques et des modifications réglementaires. Il est recommandé de consulter des sources spécialisées pour des informations à jour et détaillées.
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